Contamination des eaux de surface et souterraines. 90.000 tonnes de
déchets industriels déversés sans traitement . La promotion immobilière
fait pression sur les espaces préservés Casablanca, capitale de
l’économie et surtout de la pollution. Air, eau, assainissement …tout
va mal.
Le rapport sur la situation environnementale de la région du
Grand Casablanca est accablant. Les élus, entreprises privées et
publiques sont appelés à réagir. La région est menacée, notamment ses
eaux. «Les eaux de surface présentent une qualité généralement
dégradée», est-il indiqué.
Les mesures relevées au niveau des stations
situées sur Oued Hassar et le barrage du même nom sont de mauvaise
qualité. Idem pour les oueds Bouskoura (Nouaceur) et El Maleh
(Mohammedia). Les rejets des eaux usées provoquent une pollution de
plus en plus grave sous la pression de l’industrie et de la
démographie. «Les eaux souterraines au niveau de la région,
représentées par les nappes de Berrechid et la Chaouia, sont aussi de
mauvaise qualité», souligne le rapport. C’est pourquoi le délégataire
de la distribution d’eau conseille d’éviter les eaux des puits pour un
usage domestique.
Ce ne sont pas seulement les eaux qui sont polluées.
Les zones humides de Hay Hassani et Mohammedia sont très dégradées à
cause du dépôt sauvage de déchets. Là, les autorités locales n’assument
pas leur mission, celle d’appliquer la loi et de sanctionner les
contrevenants, industriels ou particuliers.
La gestion des déchets pose
aussi de sérieux problèmes à l’environnement. La délégation de ce
service à des sociétés privées n’a pas résolu les difficultés:
infiltration du lixiviats et contamination des eaux souterraines. Un
volet dont la mairie a fait sa priorité depuis 2002. Ainsi la gestion
de la décharge de Médiouna a été confiée Ecomed, une société
américaine. La décharge devrait être fermée d’ici quelques temps.
Une
nouvelle décharge contrôlée reprendra le relais. L’autre préoccupation
des autorités locale, la gestion des déchets verts, l’utilisation de
terrains vagues comme dépotoirs et les déchets hospitaliers. Le secteur
hospitalier en produit chaque année un peu plus de 1.000 tonnes. Le
secteur industriel, à lui seul, produit plus de 90.000 tonnes. Ni les
déchets des hôpitaux, ni ceux des usines ne sont traités.
Il y a
absence total des unités de traitement. La charte de l’environnement,
sans des dispositifs parallèles, est-elle capable de mettre fin à cette
dégradation continue? Les experts en doutent. Le recyclage informel des
déchets constitue aussi un véritable casse-tête. En matière
d’assainissement, Casablanca n’est pas mieux lotie. Le rapport note
l’absence du raccordement au réseau d’assainissement dans certaines
zones de la région. Résultats, les rejets domestiques ou industriels se
font dans la nature. A noter que 2.689 unités industrielles
n’entreprennent aucun effort de limitation de leurs effluents et de
leur traitement. Seules quelques usines de Sidi Bernoussi ont adhéré à
un programme de coopération internationale visant à protéger
l’environnement (cf.www.leconomiste.com). La situation se complique
davantage en raison de l’absence de stations d’épuration. Toute la
région ne dispose que de deux stations, une de prétraitement
fonctionnel à Casablanca Ouest El Hank avec un émissaire en mer de 3,6
kilomètres. L’autre appartient à l’Office national des aéroports (ONDA)
mais n’est pas en fonction pour cause de saturation. Casablanca, en
concentrant les deux tiers des unités de production, dispose de 10
collecteurs urbains et industriels qui déversent leurs rejets en mer et
sans aucun traitement. Ce déversement direct des eaux usées
industrielles en milieu marin a impacté le stock halieutique. Il a
engendré également la dégradation de la qualité des eaux de baignade au
niveau des Roches noires jusqu’à Mohammedia, en particulier les plages
de Sidi Bernoussi et Aïn Sebâa.
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