C'est un métier pour vivre, pour survivre
Les cireurs sillonnent les artères de Casablanca
et semblent y être plus nombreux qu'ailleurs. Ils sont des enfants, des
adolescents, des jeunes mais aussi des vieillards.
Alors que certains
restent toute la journée sur une place ou à un carrefour stratégique,
d'autres déambulent du matin au soir. Les citadins sont tellement
habitués à les voir partout où ils se dirigent qu'ils passent sans leur
prêter un grand intérêt.
Qui sont-ils ?
Les cireurs du centre-ville
viennent des zones périphériques et de l'ancienne médina. Il suffit de
passer dans une grande avenue ou de s'asseoir à la terrasse d'un café
pour qu'ils réapparaissent les uns après les autres en regardant les
pieds des clients.
Ils repèrent les belles chaussures en frappant leur
boîte à cirage avec le dos de la brosse et en lançant un regard
insistant pour que la personne concernée veuille répondre à leur
demande.
Or, la peur tiraille ces personnes à chaque instant.
Leurs regards se dirigent souvent de part et d'autres pour détecter le
moindre danger. L'insécurité règne.
De quoi ont-t-il peur ? «Notre vie
n'est pas stable. Les policiers nous pourchassent. Nous avons peur
qu'ils nous mettent dans la prison», affirme un cireur. Il a été à
plusieurs reprises appréhendé par la police et mis en garde à vue. La
durée de l'emprisonnement peut durer entre quelques heures seulement et
48 heures.
Un officier de police à affirme : « Ces
cireurs de chaussures évoluent dans le secteur informel et pratiquent
un métier qui devrait disparaître. De plus, s'il y a quelques-uns qui
travaillent pour vivre, d'autres se cachent derrière ce métier pour
voler ou agresser les gens.
C'est pourquoi, on les embarque pour
vérifier leur identité».
Un autre officier de police annonce : «ils
sont très nombreux. Partout où l'on va, on les trouve.
Il faut qu'on
lutte contre cette pratique. On les emmène au commissariat de
Vélodrome».
Les cireurs de la métropole sont
totalement conscients qu'ils sont recherchés par la police.
Aussi,
sont-ils toujours aux aguets. «Ils embarquent ceux qu'ils surprennent.
J'essaie toujours d'être vigilant pour les détecter et de fuir à temps
sinon, je vais souffrir au commissariat. Pour moi, être mis en garde à
vue pendant deux jours me prive de deux jours de travail. Et cela n'est
pas juste puisque je dois nourrir ma famille», proteste un cireur.
Au commissariat, on leur confisque leur matériel et on les avertit de
ne pas récidiver. Mais, aucune promesse n'est tenue puisque dès qu'ils
sortent, ils achètent une nouvelle boîte et retournent à leur rythme et
précautions quotidiens.
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