L'INFORMELS A CASABLANCA
LE COMMERCE EMBILANT
Objectif: dégager la circulation . Les commerçants déplacés Ça circule
un peu mieux sur la grande avenue Mohammed VI. L’avenue qui traverse le
quartier très commerçant de Derb Soltane, à Casablanca, était devenue,
pour les automobilistes, «le coin à éviter» à partir de 10 h du matin.
En effet, la zone envahie par les commerces informels constitue depuis
toujours un véritable casse-tête pour les autorités de la ville. Selon
une étude publiée récemment par la direction régionale du Haut
commissariat au plan (HCP), plus de 128.000 marchands ambulants sont en
activité dans la région du Grand Casablanca, et en particulier dans la
préfecture de Mers Sultan-El Fida. Aussi, celle-ci a décidé de prendre
le taureau par les cornes et a lancé une «opération coup de poing»,
destinée à dégager les grandes artères du quartier. Dans un premier
temps, les charrettes et autres étalages ont été évacués. Suivra une
stratégie visant à protéger le commerce organisé et garantir des
revenus à ces marchands. Des espaces leur seront désormais fixés. Il
faut admettre que l’opération n’a pas été très bien accueillie par les
commerçants ambulants. Certains tentent encore de poser leur
marchandise, mais les agents d’autorité sont intransigeants. «La
vigilance est de mise. Et c’est un travail de longue haleine que nous
engageons à la préfecture de Derb Soltane-El Fida. Il faut instaurer de
nouvelles habitudes», explique Mohamed Fadil, responsable de la mise en
œuvre de la stratégie d’organisation des marchands ambulants.En tout
cas, l’opération est soutenue et encouragée par les boutiquiers de Derb
Soltane. «Dans le passé, on a assisté à de nombreuses opérations de ce
genre qui n’ont eu aucun effet. Aujourd’hui, cela semble plus sérieux»,
affirme un commerçant de la kissariat Haffarine. De fait, la stratégie
a changé. Il ne s’agit plus seulement de chasser, mais aussi
d’organiser et de garantir un revenu aux marchands informels. Car
jusqu’à présent la lutte, à proprement parlé, n’a donné aucun résultat
et a plutôt favorisé le bakchich. Aussi, la stratégie mise en place a
pour mot d’ordre «organisation des marchands ambulants». Ainsi, ces
derniers seront installés dans des marchés dédiés à Hay Boujdour, Hay
Smara, Hay Laâyoune et Derb Lbaladiya. L’horaire de travail est fixé de
14 heures jusqu’à 20 heures. Ils pourront vendre seulement des
vêtements et ustensiles. Ils auront aussi la possibilité de se déplacer
d’un marché à l’autre, selon des rotations très précises. L’emplacement
de leur charrette sera défini à l’avance et ils devront le respecter
sous peine de se faire exclure. En fin de journée, ils devront évacuer
les lieux afin que les sociétés de nettoyage puissent accomplir leur
tâche. «Dans ce sens, le plan des rues affectées au commerce ambulant a
été transmis à Techmed», souligne Fadil. Quant à la vente des fruits et
légumes, celle-ci se déroulera selon deux tranches horaires dans des
espaces également déterminés à l’avance: de 8h à 14h ou de 14h à 20h.
Le vendredi sera considéré comme jour de repos pour tout le monde. Des
brochures d’informations ont été distribuées pour expliquer ces
nouvelles mesures. Mais la tâche ne sera pas aisée. Des résistances
semblent se manifester. En effet, des réseaux très organisés dirigent
le commerce ambulant. De nombreux vendeurs travaillent pour le compte
de patrons qui, chaque jour, viennent récupérer la recette
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